Saviez-vous que le diabète de type 2 concerne 90 % des diabétiques et qu’il ne cesse d’augmenter en France et dans le monde ? Lié à une mauvaise utilisation de l’insuline, l’hormone nécessaire pour utiliser le glucose dans notre organisme, le développement de ce diabète se fait très progressivement. Il apparaît généralement à partir de 20 ans, de façon insidieuse sur de nombreuses années, et souvent en présence d’un surpoids.
Qu’est-ce que le diabète de type 2 et quelles sont ses éventuelles complications ? Comment savoir si vous en souffrez et le stabiliser ? Votre pharmacien conseil DocMorris fait le point afin de vous aider à équilibrer ce type de diabète.
Qu’est-ce que le diabète de type 2 ?
La définition même du diabète correspond à une élévation prolongée de la concentration de glucose dans le sang : on parle alors d’hyperglycémie.
Il existe 2 principaux types de diabète :
1) Le diabète de type 1, dû à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas.
2) Le diabète de type 2, dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme.
À la différence du diabète de type 1, l’insuline est bien produite par des cellules du pancréas, ce qui permet au glucose de rentrer dans les cellules où il est alors utilisé comme énergie. Si l’insuline est mal utilisée, alors ce glucose reste dans le sang, provoquant une augmentation de la glycémie. Son développement se fait très progressivement sur de nombreuses années et par étape :
- Insulino-résistance : le diabète de type 2 survient généralement après 20 ans. Les cellules de l’organisme deviennent résistantes à l’insuline, ce qui est normal avec l’âge, mais cette résistance constatée chez le jeune adulte est aggravée par un excès de tissus gras, notamment en cas de surpoids ou d’obésité.
- Hyperinsulinémie : l’organisme tente alors de s’adapter en augmentant la production d’insuline par les cellules du pancréas.
- Insulino-déficience : après plusieurs années (entre 10 et 20 ans), le pancréas s’épuise et ne peut plus sécréter assez d’insuline pour réguler le taux de glucose dans le sang (comme dans le diabète de type 1).
Également appelé diabète gras, ou diabète non insulino-dépendant, le diabète de type 2 touche surtout les personnes en surpoids ou obèses, sédentaires, le plus souvent après 45 ans. Représentant 90 % des cas de diabète après 60 ans, il ne cesse d’augmenter en France. Une étude de l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) estime que 5 % de la population française (environ 2 millions de personnes) souffrent de diabète de type 2. Chaque année, le nombre de cas diagnostiqués augmente de plus de 5 %. Récemment, avec l’augmentation du nombre de personnes obèses dans les pays occidentaux, l’âge moyen d’apparition du diabète de type 2 a diminué et des cas d’adolescents atteints de cette maladie ont même été signalés aux États-Unis.
Comment savoir si on a un diabète de type 2 ?
Dans un premier temps et pour évaluer votre risque de développer un diabète de type 2, la Fédération Française des Diabétiques a mis en place un questionnaire simple et rapide. Si votre score obtenu est supérieur à 15, alors il convient d’en parler à votre médecin traitant à l’occasion d’une visite médicale.
Le médecin va alors prescrire une prise de sang pour le diagnostic du diabète de type 2 qui se fait sur deux mesures du taux sanguin de sucre à jeun. Toutes deux doivent être supérieures à 1,26 g/l (7 mmol/l). Si un diabète est diagnostiqué, le médecin vous redirigera vers un ophtalmologiste pour un dépistage d'éventuelles atteintes des vaisseaux sanguins de la rétine, d’un glaucome ou d’un début de cataracte, plus fréquents chez les personnes diabétiques. Par ailleurs, une hypertension artérielle est souvent présente. Lors de la prise de sang, il est fréquent de voir un taux élevé de triglycérides et de cholestérol avec une baisse du « bon » cholestérol appelé HDL.
Les symptômes du diabète de type 2 peuvent être discrets et sont souvent découverts à l’occasion de la prise de sang. Cependant, quand la maladie progresse, il est possible d’avoir des symptômes tels que :
- Une augmentation de la soif et de la faim,
- un besoin fréquent d’uriner,
- de la fatigue,
- une peau sèche qui démange,
- des coupures ou petites blessures qui cicatrisent très lentement,
- des infections fréquentes des gencives, des infections urinaires et de la sphère génitale,
- des insensibilités ou fourmillements des pieds et des mains,
- des troubles de l’érection,
- une vision floue.
Quelles sont les possibles complications liées au diabète de type 2 ?
Tout comme le diabète de type 1, le diabète de type 2 est dangereux en raison de ses complications dues à des concentrations sanguines trop élevées de glucose pendant un trop grand laps de temps. En effet, une concentration trop élevée de glucose dans le sang provoque une atteinte des petits vaisseaux sanguins (atteinte microvasculaire) et des gros vaisseaux comme les artères (atteinte macrovasculaire).
L’atteinte des petits vaisseaux sanguins se traduit notamment au niveau des yeux avec des lésions de la rétine et du cristallin, ainsi qu’au niveau du rein, pouvant entraîner une insuffisance rénale jusqu’à la mise sous dialyse. L’atteinte des petits vaisseaux peut aussi provoquer des lésions des nerfs des pieds et des jambes, se traduisant par une perte de sensibilité, des sensations douloureuses et/ou des fourmillements. La cicatrisation des plaies est par ailleurs ralentie et la peau se défend beaucoup moins bien contre les infections. Des infections de la bouche comme des gingivites sont également plus fréquentes chez les personnes diabétiques.
Au niveau des artères, la complication majeure du diabète de type 2 est un rétrécissement, ce qui peut provoquer un infarctus, un accident vasculaire cérébral ou encore une artérite, c'est-à-dire une mauvaise circulation dans les artères des jambes.
Si la concentration de sucre dans le sang devient très élevée, - et plus particulièrement en présence d'autres facteurs tels qu’une infection -, les diabétiques (de type 1 ou 2) peuvent présenter des épisodes de confusion et d’étourdissements, voire un coma appelé coma hyperosmolaire. D’où l’importance de prendre en charge un diabète et de l’équilibrer au quotidien.
Comment stabiliser le diabète de type 2 ?
Le suivi de l’efficacité des mesures pour la stabilisation du diabète est évalué en suivant régulièrement une molécule appelée hémoglobine glyquée dans le sang (HbA1c, une forme d'hémoglobine sur laquelle des molécules de sucre sont fixées). Le taux sanguin d'HbA1c reflète le taux de sucre dans le sang pendant les six dernières semaines. Une personne qui ne souffre pas de diabète a un taux d'HbA1c inférieur à 5,5 %. Chez un patient diabétique, le taux d'HbA1c à maintenir est fixé par le médecin en fonction du stade de la maladie : au début, l'objectif est de maintenir ce taux en dessous de 6 %, mais au fur à mesure que la maladie progresse, cette limite augmente : 6,5 %, puis 7 %. Une augmentation durable du taux d'HbA1c de 1 % augmente de 40 % le risque de complications au niveau des petits vaisseaux sanguins, et de 20 % celui au niveau des artères principales.
La glycémie doit donc être contrôlée plusieurs fois par jour. Le plus souvent, les diabétologues conseillent de faire un autocontrôle le matin avant de petit-déjeuner, le soir avant de dîner, et 2 heures après le début d’un repas. Les glycémies mesurées doivent impérativement être consignées dans un carnet d’autosurveillance qui permettra de surveiller l’évolution de la glycémie en fonction des repas, du sport, du mode de vie et de certaines maladies associées…
Les méthodes pour contrôler le taux de sucre dans le sang se sont considérablement améliorées ces dernières années, soit avec une goutte de sang au bout du doigt, soit directement avec des capteurs posés sur la peau et non invasifs. La mesure de la glycémie permet de constater l’influence d’un type d’aliment sur le niveau de sucre dans le sang et de modifier éventuellement votre régime alimentaire en conséquence. De même, la pratique d’un sport peut modifier la glycémie.
En effet, le régime alimentaire et l’activité physique sont deux éléments indispensables à la prise en charge du diabète de type 2, et par conséquent les premiers traitements proposés par le médecin. S’ils s’avèrent insuffisants, alors ce dernier peut prescrire une prise en charge avec des médicaments adaptés à chaque cas.
Concernant la pratique sportive, on parle d’activité physique adaptée à but thérapeutique. Jouant un rôle important dans le traitement du diabète, il convient d’effectuer 30 à 60 minutes d’exercices au moins 3 fois par semaine.
En ce qui concerne le régime alimentaire, la première recommandation est de perdre quelques kilos souvent à l’origine de ce type de diabète.
Si le poids est normal avec notamment un IMC<25, alors il s’agira de réduire les lipides et surtout les lipides saturés, c’est-à-dire les graisses animales (viandes rouges, charcuterie, fromage...).
S’il existe une surcharge pondérale (IMC > 25, surcharge abdominale), il n’est pas conseillé de faire des régimes privatifs à basses calories, mais plutôt de réaliser une réduction modérée des apports, mieux tolérée, et donnant de meilleurs résultats au long cours. L’avis d’un nutritionniste ou d’une diététicienne est généralement très utile.
Comment consommer les aliments en cas de diabète 2 ?
1) Les glucides (les sucres) :
- Les produits contenant des sucres du commerce doivent être pris uniquement pendant les repas.
- Pain et céréales en quantité modérée.
- Fruits frais à chaque repas.
- Produits allégés en sucres et éventuellement sodas light en faibles quantités.
2) Les lipides (les graisses) :
- Margarine molle au tournesol pour les tartines, huile d’olive pour la cuisson, huile de noix ou de tournesol pour les sauces.
- Attention aux graisses cachées : charcuteries, pâtisseries, fritures.
- Produits laitiers et laitages plutôt à 20 % en évitant les fromages trop riches en graisses.
3) Les protides :
- 1 à 2 parts de viande, œuf ou poisson par jour, en évitant les viandes grasses.
Attention également :
- Au tabac : il est nécessaire d’arrêter de fumer, car l’association diabète de type 2 et cigarettes majore les risques de maladies cardiovasculaires.
- À l’alcool : très riche en glucides, son apport doit être modéré et limité au vin.
- À l’hygiène : pour éviter les infections cutanées, fréquentes chez les diabétiques, il faut veiller à une hygiène corporelle scrupuleuse, et particulièrement au soin des pieds.
En cas de doute ou de symptômes annonciateurs d’un diabète de type 2, ne tardez pas à consulter votre médecin traitant pour confirmer le diagnostic par une prise de sang. Pour bien vivre avec ce type de diabète, il est essentiel de contrôler régulièrement votre glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang. Afin d'éviter de graves complications et mieux prendre en charge la maladie, vous devez apprendre à stabiliser votre diabète en adoptant quelques bons gestes au quotidien : avoir une alimentation variée et équilibrée, pratiquer une activité physique régulière adaptée, veiller à une bonne hygiène des pieds… Bien comprendre la maladie fait également partie du traitement et de la prise en charge du diabète. Des programmes d’éducation et des entretiens thérapeutiques sur le diabète peuvent vous être proposés. Votre pharmacien et/ou médecin sont vos principaux interlocuteurs, n’hésitez pas à leur demander conseil.