Saviez-vous que le diabète de type 1 touche environ 10% des diabétiques en France et que la moitié des cas se déclare avant 20 ans ? Cette maladie dite auto-immune détruit certaines cellules du pancréas, privant l’organisme d’insuline. Potentiellement très grave s’il n’est pas contrôlé, le diabète de type 1 est aujourd’hui très bien pris en charge. Mais qu’est-ce que le diabète de type 1 ? Comment le diagnostiquer et déceler les éventuelles complications ? Votre pharmacien conseil DocMorris décrypte ce type de diabète afin de vous aider à bien le comprendre et apprendre à mieux vivre avec.
Qu’est-ce que le diabète de type 1 ?
La définition même du diabète correspond à une élévation prolongée de la concentration de glucose dans le sang : on parle alors d’hyperglycémie. Dans le cas du diabète de type 1, il s’agit d’une maladie chronique liée à un manque d’insuline. Cette hormone produite par des cellules du pancréas permet au glucose de rentrer dans les cellules où il est alors utilisé comme énergie. Sans insuline, ce glucose reste dans le sang, provoquant une augmentation de la glycémie.
Cette insuline est normalement produite par des cellules spécialisées du pancréas que l’on appelle les cellules Béta des îlots de Langerhans. Or, sans qu’on en connaisse encore la raison, chez certaines personnes, ces cellules spécialisées sont reconnues comme étrangères par le système immunitaire, qui se met alors à les détruire. On parle donc de maladie auto-immune.
Les symptômes vont alors apparaître tardivement lorsque la plupart des cellules sécrétrices d’insuline auront été détruites, ce qui est souvent le cas avant l’âge de 20 ans. C’est pour cette raison que l’on parle du diabète de type 1 comme le diabète de l’adulte jeune, même si finalement, il peut être diagnostiqué à tout âge.
Comment diagnostiquer un diabète de type 1 ?
Vu l’origine progressive de la maladie, les symptômes de diabète type 1 apparaissent généralement lorsque la maladie est avancée et que toutes les cellules sécrétrices d’insuline du pancréas ont été détruites.
Le plus souvent, ces symptômes sont :
- une augmentation inhabituelle de la soif et de la faim,
- un besoin fréquent d'uriner, ce qui peut entraîner des problèmes de pipi au lit chez un enfant jusque-là propre,
- une fatigue anormale,
- une mauvaise cicatrisation des blessures et des coupures,
- une peau sèche sujette à démangeaisons,
- des infections et plaies fréquentes des gencives, de la vessie, du vagin, de la vulve ou du prépuce.
Le diagnostic se fait principalement sur la réalisation d’une prise de sang à jeun (au moins 8h sans boire ni manger avant la prise de sang) et sur la mesure de la glycémie. Il se fait également par une analyse d’urine dans laquelle sont recherchés le glucose et des corps cétoniques qui peuvent montrer une surcharge de glucose dans le sang. Cet examen à la bandelette urinaire est normalement réalisé lors de toutes les visites médicales, en milieu scolaire et en milieu professionnel, pour dépister les cas de diabète non diagnostiqués. C’est surtout chez les enfants entre 4 et 6 ans, puis entre 10 et 14 ans que le diagnostique est le plus fréquemment réalisé.
Quelles sont les possibles complications liées au diabète de type 1 ?
L’une des principales complications du diabète de type 1 est liée à l’absence d’insuline et donc au risque d’une hyperglycémie pouvant entraîner des lésions des vaisseaux et du cœur, les premiers touchés lors d’une concentration excessive de glucose dans le sang.
Le diabète provoque ainsi des lésions vasculaires qui augmentent le risque d’athérosclérose, d’infarctus du myocarde, d’AVC ou encore d’artérite des membres inférieurs. Les complications du diabète peuvent aussi toucher les petites artères qui nourrissent les reins, les nerfs des membres inférieurs et la rétine, on parle alors de complications microvasculaires. Enfin, si la concentration de glucose dans le sang devient trop élevée en présence d’autres facteurs (comme une infection), les patients atteints de diabète de type 1 peuvent présenter une déshydratation intense avec une chute de la pression artérielle, pouvant aller jusqu’à un coma dit hyperosmolaire, une urgence vitale.
Pour les patients traités par insuline, il existe un risque d’hypoglycémie entre les repas ou en cas d’injection de doses trop importantes d’insuline. En effet, en l’absence de glucose pour alimenter les organes et en particulier le cerveau et le cœur, l’organisme a recours à une solution de secours : il utilise les graisses stockées pour produire des substances énergétiques alternatives nommées corps cétoniques. Cependant, l’accumulation des corps cétoniques dans le sang s’avère toxique pour l’organisme et au-delà d’un certain taux, on parle d’acidocétose diabétique. Elle se manifeste par différents symptômes, notamment des douleurs abdominales, mais peut aussi conduire au coma.
Comment vivre avec le diabète de type 1 ?
Les personnes atteintes de diabète de type 1, également appelé « diabète insulinodépendant » (DID) ou « diabète juvénile » doivent prendre de bonnes habitudes pour gérer au mieux la maladie au quotidien.
S’informer sur la maladie
Le patient diabétique est le premier acteur de sa propre santé. En connaissant bien sa maladie, il saura mieux adapter les gestes à suivre, comme la surveillance de la glycémie, pour éviter les conséquences du diabète de type1.
Des programmes d’éducation sur le diabète sont proposés par votre pharmacien, n’hésitez pas à lui en parler et à réaliser des entretiens thérapeutiques sur le diabète directement avec votre pharmacien.
Une hospitalisation est d’ailleurs obligatoire lors de la découverte d’un diabète afin de mettre en place le traitement et le protocole diabète pour sa prise en charge.
Équilibrer son alimentation et bouger
Deux éléments essentiels du traitement du diabète de type 1 sont une adaptation des habitudes alimentaires et la pratique d’une activité physique. En effet, lorsqu’un traitement ne semble pas suffisamment efficace, ces 2 paramètres sont d’abord évalués et éventuellement corrigés avant de modifier le traitement par médicaments.
Surveiller ses pieds
Chez le diabétique, les plaies du pied sont à la fois dues à la perte de sensibilité et aux lésions des petits vaisseaux sanguins. Souvent provoquées par des traumatismes mineurs (frottements sur la chaussure, marche pieds nus, petites blessures), elles présentent un risque élevé d'aggravation rapide et d'infection pouvant parfois conduire à l'amputation d'une partie du pied. Afin d’éviter de telles conséquences, découvrez 10 mesures pour prévenir le pied diabétique.
Si vous n'avez pas de plaie au niveau des pieds, il vous suffit d'avoir une bonne hygiène. En revanche, si vous êtes sujet à ce type d'ulcération, inspectez vos pieds tous les jours à la recherche de lésions que vous n’auriez pas senties. Si votre embonpoint ou un manque de souplesse vous gênent, utilisez un miroir pour examiner le dessous de vos pieds. Si lors de cet auto-examen, vous détectez quelque chose d’anormal, il est conseillé d’en parler rapidement avec votre médecin.
Prendre soin de sa peau et de ses yeux
Comme pour le soin des pieds, le soin de la peau pour un patient diabétique est important, notamment en utilisant un écran solaire de manière systématique, tous les jours. Bien nettoyer les petites blessures et coupures avec un antiseptique et surveiller leur bonne cicatrisation, sinon consultez votre médecin. Pour les yeux, un suivi par un ophtalmologiste une fois par an est vivement recommandé.
Attention à l’automédication, si vous souffrez de diabète de type 1. De nombreux produits peuvent être présentés comme des compléments alimentaires qui vont alors interférer avec votre traitement et engendrer des baisses soudaines du taux de glucose dans le sang (hypoglycémies) potentiellement dangereuses. Avant de prendre un produit, demandez l’avis de votre médecin et/ou pharmacien.
Comment contrôler la glycémie en cas de diabète de type 1 ?
Le suivi de l’efficacité du traitement doit être réalisé très régulièrement pour suivre l’observance du patient, c’est-à-dire le fait qu’il réalise bien son autosurveillance glycémique. Car, pour bien vivre avec le diabète, il est essentiel de contrôler quotidiennement sa glycémie, à savoir le taux de sucre dans le sang. Cet auto-contrôle, réalisé par le diabétique lui-même, est le seul moyen de réagir rapidement afin d’éviter les complications graves.
La mesure de la glycémie permet de constater l’influence d’un type d’aliment sur le niveau de sucre dans le sang et de changer éventuellement votre régime alimentaire en conséquence. De même, la pratique d’un sport peut modifier la glycémie.
La glycémie doit donc être contrôlée plusieurs fois par jour. Le plus souvent, les diabétologues conseillent de réaliser les contrôles diabète : le matin avant de petit déjeuner, le soir avant de dîner, 2 heures après le début d’un repas. Les glycémies mesurées doivent impérativement être consignées dans un carnet d’autosurveillance qui permettra de surveiller l’évolution de la glycémie en fonction des repas, du sport, du mode de vie et de certaines maladies associées.
Les méthodes pour contrôler le taux de sucre dans le sang se sont considérablement améliorées ces dernières années, soit avec une goutte de sang au bout du doigt, soit directement avec des capteurs posés sur la peau non invasifs. Sachez que votre pharmacien et/ou médecin sont vos principaux interlocuteurs, n’hésitez pas à les consulter.
Caractérisé par une production d’insuline faible ou inexistante, le diabète de type 1 se déclenche le plus souvent pendant l'enfance ou au début de l'âge adulte. Un suivi diabète régulier est donc essentiel pour contrôler l’évolution de la maladie, déceler les éventuelles complications et prévenir leur aggravation. Pour cela, il convient d’adopter quelques bonnes pratiques au quotidien pour vérifier l’équilibre de votre diabète : manger de façon variée et équilibrée, pratiquer une activité physique régulière, soigner vos pieds, sans oublier de surveiller de près votre glycémie. Grâce à une bonne prise en charge, les patients diabétiques ont une espérance de vie équivalente au reste de la population. Être diabétique exige une bonne compréhension de la maladie. Pour en savoir plus sur les différents types de diabète ou en cas de doute, n'hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien ou à votre médecin.