Point et actualités sur le coronavirus

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 02/04/2020

Point et actualités sur le coronavirus

En cette période où l’actualité tourne autour du même sujet, avec une inquiétude sans cesse grandissante et un confinement qui peut être pesant pour certains, il nous a semblé bon, avec l’équipe de Docmorris, de faire un point sur ce virus et aussi quand c’est nécessaire de démêler le vrai du faux. Alors bien sûr cet article est rédigé en l’état actuel des connaissances, la science évoluant chaque jour, dans l’attente d’un vaccin et bien sûr d’un traitement qui permettrait d’endiguer cette pandémie.


 

Qu’est-ce qu’un coronavirus ?

 

Les coronavirus constituent une famille de virus dont certains peuvent infecter les humains, entrainant le plus souvent des symptômes bénins de type rhume. Néanmoins, trois épidémies mortelles sont déjà survenues au 21ème siècle, dont celle en cours. Ces épidémies impliquent ce qu’on appelle des coronavirus émergeants, c’est-à-dire qu’ils ont été au début  hébergés par des animaux et soudain transmis à l’homme : on les connaît sous le nom de SRAS-CoV (épidémie de 2003) et MERS-CoV (2012) et en 2020, le SARS-CoV2.

Le nom du coronavirus est bien le SARS-CoV2 et le nom de la maladie est Covid-19. Mais on trouve souvent par abus de langage ou ignorance le terme de Covid-19 pour parler du virus.

Le nom de coronavirus est dû à la forme de couronne qu’ont les protéines qui les enrobent, comme sur les différentes images que vous avez dû voir circuler.

Les coronavirus sont d’origine animale et vivent dans ces espèces réservoirs qui les hébergent sans être malade mais qui peuvent les transmettre à une autre espèce jusqu’à atteindre l’homme. Dans les cas du SRAS-CoV et du MERS-CoV l’animal réservoir était la chauve-souris. Le virus était asymptomatique chez cet animal et donc un hôte intermédiaire a été nécessaire  pour la transmission à l’homme d’une forme virulente et c’était la Civette palmiste pour le SRAS-CoV, vendue sur les marchés et consommé au sud de la chine et le dromadaire pour le MERS-CoV.

Pour celui qui nous préoccupe actuellement, le réservoir pourrait être également la chauve-souris et une équipe de chercheur chinois a estimé que le chainon manquant pourrait être le Pangolin qui est un petit mammifère à écailles, en voie d’extinction complète. Cependant ces résultats sont à prendre avec prudence en attendant une confirmation définitive. Cette hypothèse est basée sur le fait que la contamination humaine aurait pu survenir lors de la manipulation de ce mammifère sur des marchés et notamment à Wuhan en Chine (lieu des premiers cas identifiés de la maladie) car on utilise les écailles dans la pharmacopée traditionnelle chinoise et on consomme également la chair de ce petit mammifère.

 

Comment se fait la transmission du virus ?

 

Pour la maladie Covid-19, vous l’avez compris avec les messages et les gestes barrières répétés depuis le début de la pandémie, la transmission se fait par les postillons (gouttelettes de salive) projetées en toussant ou éternuant. Il faut aussi se moucher absolument dans un mouchoir jetable, les particules virales pouvant être présentes aussi dans les sécrétions nasales.

Aussi la NECESSITE ABSOLUE de respecter une distance d’un mètre ou plus entre chaque personne et ne pas avoir de contacts étroit ou prolongés. Ne pas de serrer la main, ni se faire la bise pour dire bonjour. C’est ce que vous retrouvez dans les gestes barrière.

Enfin, un des facteurs de transmission aussi très important, est le contact des mains avec des surfaces infectées puis avec la bouche, le nez ou les yeux. Car comme vous le savez sans doute déjà, mais nous y reviendrons plus loin, le virus peut survivre quelques heures (voire plus longtemps) sur diverses surfaces si elles ne sont pas désinfectées. De nombreuses études sont en cours pour tenter de comprendre combien de temps exactement le virus pourrait résister sur différents types de surfaces inertes.

C’est pourquoi il est essentiel ne pas se toucher les yeux, le nez ou la bouche (qui sont les portes d’entrée possibles du virus dans notre organisme) avec des mains sales. C’est pourquoi dans les mesures barrières on retrouve également le lavage très fréquent des mains à effectuer à l’eau et au savon ou avec du gel hydro alcoolique en respectant bien les 7 étapes de désinfection avec cette solution pour qu’elle soit pleinement efficace.

Concernant vos mains, il est évident que les lavages répétés vont les abimer, aussi il est possible de se laver plutôt les mains à l’eau froide ou très légèrement tiède mais toujours avec du savon, cela diminuera l’agression du film cutané protecteur de la peau de vos mains et la nuit d’appliquer une généreuse couche de crème hydratante, voire même en mettant des gants coton par-dessus toute la nuit pour faciliter la réparation de la peau.

 

Quels sont les symptômes d’une infection à coronavirus ?

 

Les symptômes les plus courants du virus sont :

  • de la fièvre (supérieure à 38)
  • une toux qui est souvent sèche mais on sait maintenant qu’elle peut être grasse
  • des courbatures, des maux de tête, une sensation d’oppression avec un essoufflement

Ces symptômes sont ceux d’une infection respiratoire aigüe. Des symptômes respiratoires : essoufflement, difficulté à respirer peuvent arriver quelques jours après les premiers symptômes. Il faut alors de suite appeler votre médecin et bénéficier si besoin d’une téléconsultation (prise en charge par l’assurance maladie comme une consultation classique) ou le 15 en cas de symptômes graves avec notamment des difficultés à respirer. SURTOUT ne pas se déplacer aux urgences, ni chez son médecin traitant.

Des symptômes digestifs comme une diarrhée, une perte du gout et de l’odorat brutalement sont aussi observés dans les symptômes qui sont couramment décrits pour la malade Covid-19.

POINT POSITIF (mais qui fait aussi tout le danger du virus) c’est que la maladie reste bénigne dans 80% des cas avec pas ou peu de symptômes et que la mortalité est d’environ 2 à 4% selon les pays (à titre de comparaison c’est plus que la grippe classique qui elle tue une personne sur 1000). Si la maladie reste bénigne ou alors complètement silencieuse c’est que certaines personnes sont ce qu’on appelle des porteurs sains : ils sont porteurs du virus et sont alors très contagieux. C’est notamment pour cela que le confinement des enfants a été réalisé très vite car ils sont la plupart du temps des porteurs sains et donc très contagieux sans le savoir !

 

Comment savoir si on est atteint ou porteur du coronavirus ?

 

Il existe maintenant plusieurs tests pour savoir si on est porteur ou non du virus. Le premier et toujours utilisé est celui qui consiste à faire un prélèvement par un écouvillon (un grand coton tige) dans le nez et/ou la gorge qui sera ensuite analysé par une technique appelée PCR qui cherche à détecter la présence du génome du virus. Ce test peut être effectué à l’hôpital ou auprès d’un laboratoire de ville uniquement sur prescription médicale. En effet au stade 3 de l’épidémie, le test n’est plus proposé systématiquement en cas de symptômes. Seuls les malades qui présentent des difficultés respiratoires ou des pathologies chroniques ou des personnes à risques peuvent être testés. Depuis peu d’autres tests dits sérologiques consistent eux à détecter les anticorps dans le sang su patient qui ont été produits en cas de contact avec le virus. C’est test sont pour certains très rapides (15 minutes) et l’objectif de ces tests va être alors d’identifier les personnes qui ont eu ou non le coronavirus afin de préparer un éventuel effet rebond de la maladie lors de la phase de déconfinement.

 

Quels sont les traitements possibles ?

 

Les patients les plus à risques et en fonctions des symptômes présents sont pris en charge à l’hôpital, notamment dans les services de réanimation médicale, le virus provoquant une défaillance respiratoire importante qu’il faut prendre en charge uniquement de manière symptomatique et faire un relai avec des respirateurs automatiques et des soins de support. Un traitement antibiotique pourra être administré si on craint une surinfection bactérienne (ce qui est souvent le cas). Quant aux traitements possibles, c’est-à-dire de possibles médicaments, ils sont actuellement en essai clinique sur toute la France pour tenter de trouver des molécules efficaces pouvant faire diminuer la charge virale très vite ou faciliter la mort du virus.

Attention les prises d’anti inflammatoire sont fortement déconseillées car ils ont été montrés comme pouvant aggraver l’état des personnes atteintes du coronavirus. Il faut donc privilégiez le paracétamol (1 gramme 3 fois par jour pour les adultes de plus de 15 ans et une posologie à adapter en fonction du poids de l’enfant en dessous de 15 ans). Il ne faut donc pas prendre en auto médication de l’ibuprofène (Nurofen®, Advil®, Spedifen®...) ni du kétoprofène ou encore du diclofenac, de l’aspirine ou des corticoïdes. Respectez ce que vous dira votre médecin traitant si ces molécules font parties d’un traitement au long cours.

 

En confinement et au quotidien comment se protéger ? Le vrai du faux !

 

En confinement avec une personne qui est malade, il est important de l’isoler du mieux possible dans l’habitation pour ne pas disséminer le germe et seules les personnes malades ont un intérêt à porter un masque chirurgical pour ne pas contaminer les autres. Seuls les soignants au contact proches des malades portent un masque plus protecteur appelé FFP2.

Il est maintenant acquis que le virus peut rester vivant environ 3-4h sur une surface inerte, il ne passe pas dans le sang, pas dans les urines mais peut se retrouver dans les selles. Il faut laver ses vêtements régulièrement car le virus peut comme sur les surfaces inertes y rester quelques heures. Mais le plus important reste le lavage de mains très régulièrement.

S’exposer au soleil ne tue pas le virus, il faudrait une température de 56° ou mieux 65° pour le tuer, ce qui est bien sur impossible donc ne vous exposez pas inutilement avec le risque en plus de vous abimer la peau.

Boire du liquide chaud toute la journée ne tue pas le virus, ni en local dans la gorge, ni dans l’estomac il faudrait que ce soit tout notre corps qui soit à 56 ou encore à 65°, ce qui est une température bien sûr à laquelle nous ne pouvons pas survivre. De la même manière faire des gargarismes ne tue pas le virus, c’est possible pour des maux de gorge mais cela n’éradique pas le virus.

Prendre une grande inspiration, bloquer sa respiration pendant 10 secondes et voir si on tousse est un signe de diagnostic du virus : faux ! C’est la surveillance de sa température 2 fois par jours et des signes associés, douleurs, fatigue, maux de gorge congestion ou écoulement nasal et surtout la toux et la gêne respiratoire qui doit vous alerter.

Enfin penser à toujours vérifier ce que vous lisez et n’accordez votre confiance qu’aux sites officiels du gouvernement, des Agences Régionales de Santé et autorités compétentes.

 

Et quand je vais faire mes courses ?

 

Il n’y a pas de limitation de durée pour les achats de première nécessité, ce qui est limité à une heure ce sont les sorties pour promener les enfants ou faire du sport, dans un rayon d’un kilomètre autour de chez soi. Mais attention pour tous les déplacements, même pour les courses, il faut maintenant noter l’heure de sortie de son domicile sur l’attestation.

C'est surement mieux avoir son propre caddie au supermarché. Car les différents caddies ou paniers des magasins peuvent être potentiellement contaminés par le virus. Ils ne sont pas forcément désinfectés. Avec ses propres affaires, on diminue les risques, mais il faut toutefois que ses propres sacs ou caddies soient régulièrement nettoyés. Sinon prévoyez une lingette antiseptique pour le caddy juste avant de l’utiliser

Mais surtout, ne portez pas de gants !! Au supermarché, mais aussi à la pharmacie, vous allez toucher un certain nombre de choses qui peuvent être contaminées et manipulées par d’autres personnes et on est donc tenter de porter des gants ! Mais NON !!! Car le virus peut se trouver sur les gants et il y a un risque de contamination si on se touche le visage avec les gants. PIRE : vous allez disséminer avec vos gants de surfaces en surfaces le virus qui pourrait s’y trouver ! Une seule chose à faire se laver les mains après les courses bien sûr mais aussi pendant et régulièrement avec du gel hydro alcoolique et surtout ne pas se toucher les yeux, le nez ou la bouche tant qu’on a pas lavé ses mains.

Au retour des courses, pour les gens un peu anxieux (et on le comprend) vous pouvez laisser les produits non frais pendant 3 heures par terre au sol. Il faut bien sur jeter tous les emballages à la poubelle classique et pour les produits allant au frais ou au congélateur, rien ne contre indique de passer un peu de vinaigre blanc dessus avant de les ranger.

On lave bien sûr ses fruits et légumes comme d’habitude et là encore les charges virales sont faibles, ce qui compte c’est vraiment de se laver les mains. Pour les autres infections du passé avec des virus de la même famille, il n‘a pas été montré d’infection produite par la consommation d’aliments en particulier.

Dois-je enlever mes chaussures, mes vêtements quand je rentre du supermarché ? C’est une question très souvent posée. Pour les chaussures, pourquoi pas, même si cela n’est pas prouvé du tout qu’un mode de contamination par cette voie existe, quant aux vêtements, c’est un peu comme les gants si vous avez pris votre manche de pull pour tenir le caddy ou appuyer sur le bouton de l’ascenseur ou si des distances de sécurité d’un mètre avec d’autres personnes n’ont pas été respectées, alors oui, il faut enlever et laver.

Enfin, il semblerait que le virus ne survive pas au-delà de 65 °, donc passer son pain au four 5 minutes ou cuire les aliments permet de diminuer la quantité potentiellement présente de virus.

 

En conclusion…

La science avance et la recherche aussi et donc quand les études des anticorps produits seront faites, il  sera alors, sans aucun doute possible de produire un vaccin contre ce virus. C’est une question de temps et surtout de course contre la montre. En conclusion, il reste encore beaucoup d’inconnues sur ce virus et notamment sur sa résistance dans le milieu extérieur et si il va être capable de muter ou s’il engendre une immunité longue et surtout efficace si on a déjà été contaminé.

En attendant, pour vire au mieux cette pandémie, nous vous conseillons de suivre à la lettre les consignes du gouvernement et des mesures de santé préconisées avec notamment le respect le plus strict des gestes barrières proposés et du confinement. Donc de ne sortir de chez vous que par extrême nécessité et nous sommes bien sûr à votre disposition si vous avez des questions à nous poser.