Pollution intérieure : comment assainir l’air dans sa maison ?

Écrit par Marie Hot le 19/04/2022

un papa et son enfant regardant par la fenêtre

La qualité de l’air est une préoccupation qui grandit chaque jour. En effet, qu’il s’agisse de l’air extérieur ou intérieur, l’air est susceptible d’être pollué par des substances chimiques et des bio-contaminants pouvant nuire à notre santé et notre bien-être. Que ce soit à la maison, au bureau, dans les transports en commun ou autres lieux destinés à recevoir du public, nous passons en moyenne 85 % de notre temps dans des environnements clos, ceux-ci pouvant être exposés à de nombreux polluants. Selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), l’air de nos logements est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur.
D’où vient la pollution de l’air intérieur et que faire pour en limiter son impact sur la santé ? DocMorris vous partage les bonnes pratiques à adopter pour améliorer la qualité de l’air dans vos lieux de vie.

Quelles sont les différentes sources de pollution intérieure ?

On croit bien souvent que la pollution ne concerne que l’air extérieur, or les sources de pollution intérieure sont multiples. Afin d’assainir votre environnement, il est important de connaître et d’identifier les différentes sources de polluants dans les habitats. La pollution de l’air intérieur peut être classifiée selon les trois catégories suivantes :

La pollution extérieure

L’air extérieur que l’on respire dans les bâtiments peut être pollué par les émissions du trafic routier, les rejets industriels ou encore certaines activités agricoles. Leur nature et leur concentration varieront en fonction de votre localisation, selon que vous habitez en ville ou en campagne. Autre élément qui affecte la qualité de l’air intérieur : le sol. C’est le cas du radon, un gaz d’origine naturelle, inodore et radioactif, qui s’infiltre dans les habitations par le sol et s’accumule dans les espaces fermés, soit d’un sol pollué par une activité industrielle passée ou actuelle.

Le bâtiment et son aménagement

Les matériaux utilisés pour la construction, l’isolation et la décoration peuvent émettre des composés organiques volatils (COV) ou semi-volatils (COSV) au cours de leur vie, en particulier lorsqu’ils sont neufs. En outre, les activités de bricolage sur des matériaux contenant de l’amiante (dalles de sol, plafonds, etc.) ou du plomb (principalement les peintures) sont susceptibles de libérer ces éléments dans l’air. Il n’est pas non plus rare de retrouver des retardateurs de flamme dans nos meubles et textiles d’ameublement. Ces substances chimiques circulent et se retrouvent également dans l’air ou la poussière. Les appareils de combustion, comme les chaudières ou chauffe-eau mal entretenus, peuvent aussi être à l’origine d’une émission de monoxyde de carbone (CO), un gaz inodore, invisible, non irritant, toxique et mortel, parfois en moins d’une heure.

Les occupants et leurs modes de vie

Autres responsables de cette pollution dans les logements : vos activités. La plus polluante d’entre elles, et de loin, le tabagisme. La fumée de cigarettes émet des émissions de gaz lors de la combustion et des particules toxiques qui, en plus de polluer l’air de la pièce, s’absorbe et contamine les surfaces. Ajouter des bougies, parfums d’ambiance ou bâtonnets d’encens ne dépolluent pas l’air, au contraire, ils produisent des COV qui polluent aussi votre intérieur. Par ailleurs, vous utilisez quotidiennement des produits pour la maison contenant des substances chimiques, qu’ils soient ménagers ou d'entretien des plantes d’intérieur. Bien souvent sous forme de sprays, ils émettent de fines gouttelettes en suspension dans l’air, appelées aérosols, qui pénètrent dans le système respiratoire. Enfin, les allergènes et les spores de moisissures présentent un risque allergène et toxique. Évitez donc l’abondance de tapis, de moquettes et de tentures qui favorise l’accumulation de poussières et la prolifération des acariens.

Attention également aux idées reçues : les plantes dépolluantes et les purificateurs d’air sont souvent associés à une amélioration de la qualité de l’air. Or, Phyt’air au sujet de la biofiltration ou l’Anses concernant les “systèmes d’épuration d’air” démontrent que certains procédés efficaces en laboratoire ne sont pas adaptés à des conditions réelles et qu’ils sont majoritairement peu efficaces sur les polluants chimiques.

Quels sont les effets de la pollution intérieure sur votre santé ?

La pollution de l’air a un impact significatif sur votre santé, sur des fonctions vitales multiples, à des degrés différents en fonction des niveaux de pollution et de la fragilité des personnes. Une mauvaise qualité de l’air peut donc être responsable de maladies sur le court ou long terme. Les effets à court terme sur la santé se manifestent essentiellement au niveau de l’appareil respiratoire (toux, asthmes, allergies et infections respiratoires, etc.), certains polluants pouvant être à l’origine d’irritations de la peau et des yeux, de gêne olfactive ou encore de somnolence. D’autres sont responsables de pathologies beaucoup plus graves : pneumonie, cardiopathie ischémique, bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), AVC et cancer du poumon.

L’exposition à certaines substances chimiques, et plus particulièrement pendant la grossesse et chez les jeunes enfants, peut nuire à leur santé et au bon développement physique, celles-ci étant susceptibles de traverser la barrière placentaire et passer dans le lait maternel.

Comment agir pour diminuer la pollution de l’air intérieur dans les maisons ?

L’activité humaine (bien qu’elle ne soit pas la seule) étant en partie responsable de la pollution de l’air intérieur, chacun peut agir quotidiennement pour en limiter son impact. Afin d’apporter des solutions face à cette pollution, voici quelques bons réflexes à adopter pour améliorer la qualité de l’air dans vos habitats.

Que faire une fois par jour ?

  1. Aérez 10 minutes matin et soir votre logement, été comme hiver, en ouvrant les fenêtres. L’aération permet de renouveler l’air intérieur, de diluer la quantité de polluants et d’éviter la concentration de vapeur d’eau (séchage du linge, etc).

  2. Pensez également à ventiler durant la cuisson des repas avec une hotte aspirante et pendant la douche grâce à la VMC.

  3. Évitez de fumer en intérieur, y compris pour les cigarettes électroniques.

  4. Utilisez avec parcimonie les produits odorants d’ambiance, qu’il s’agisse de sprays, bougies, parfums ou bâtonnets d’encens. Optez pour l’emploi de produits qui ne se consument et ne se pulvérisent pas, en confectionnant votre recette de parfum naturel avec 30g de bicarbonate, 10 gouttes d’huiles essentielles de votre choix et 300ml d’eau, à mélanger et utiliser sur un tissu pour une diffusion plus saine.

Que faire une fois par semaine ?

  1. Faites le ménage toutes les semaines afin d’éviter l’accumulation de poussières, d'allergènes et d’acariens. Pour cela, préférez l’utilisation de détergents naturels et d’un aspirateur équipé d’un filtre haute performance.

  2. Lavez les draps, couettes, oreillers et aérez régulièrement la literie.

  3. Si vous avez des animaux domestiques, pensez à les laver et évitez leur présence dans les chambres.

Que faire une fois par mois ?

  1. Si vous avez des moisissures, il est important d’en déterminer la cause. Vous pouvez les éliminer en lessivant la surface contaminée et en maintenant un taux d'humidité compris entre 40 et 60%, puis une température de l'air intérieur entre 18 et 22 degrés.

  2. Nettoyez les filtres des appareils de climatisation (hors période d’utilisation) et bouche d’aération.

  3. Pour le bricolage, effectuez le maximum de tâches en extérieur, et plus particulièrement si vous devez peindre, scier, poncer ou trouer du matériel. Dans tous les cas, n’oubliez pas votre masque de protection.

Que faire une fois par an ?

  1. Faites vérifier et entretenir vos équipements (ventilation et appareils de combustion : chaudière, poêles, etc). Pour votre sécurité et votre confort, il est primordial d’effectuer un entretien régulier et de respecter les consignes d’utilisation indiquées dans le mode d’emploi de ces appareils.

  2. Choisissez des produits et équipements plus sains pour votre air intérieur, comme des meubles constitués de matières naturelles, sans peintures et colles synthétiques, riches en composés chimiques volatils.

Prendre conscience de la qualité de l’air intérieur est un enjeu majeur dans nos sociétés et pour notre santé. Agir et adopter quelques réflexes au quotidien vous permettra de créer des conditions d’un mieux être avec une meilleure qualité de l’air, et de préserver votre espérance de vie.