Cholestérol et phytothérapie : comment ça marche ?

Écrit par Sandrine Nail-Billaud le 04/07/2023

Cholestérol et phytothérapie : comment ça marche ?

Saviez-vous que l'on estime que 12 millions de Français souffriraient d’un excès de cholestérol LDL ? D’autant plus que le taux de cholestérol tend à augmenter dans le sang avec l’âge, ne provoquant aucun signe clinique pendant des années, jusqu’à causer des symptômes graves et parfois soudains. Après une prise en charge initiale obligatoire par son médecin traitant, est-il possible de réguler un taux de cholestérol grâce à la phytothérapie ? Votre pharmacien conseil DocMorris fait le point pour vous. 

Comment réguler votre cholestérol grâce à la phytothérapie ? 

Les compléments alimentaires à base de plantes sont surtout utilisés en prévention et en complément d’une alimentation équilibrée et adaptée.

Lorsqu’il s’agit de la prise en charge du cholestérol, il est important de suivre les recommandations de votre professionnel de santé s'il vous a prescrit un médicament ou préconisé un régime.

Pour le suivi du taux de cholestérol, une prise de sang prescrite par le médecin est d’abord nécessaire, et ce sont dans un premier temps les règles hygiéno-diététiques qui devront être suivies. Ces règles pourront être complétées par de la phytothérapie pour cholestérol.

En effet, certaines plantes peuvent aider à maintenir un taux de cholestérol dans les normes, mais il faut savoir qu’elles peuvent également diminuer l’absorption d’autres substances dont les médicaments, ce qui est le cas de l’avoine, des graines de lin ou du psyllium. Aussi, il conviendra de respecter généralement un délai d’au moins 2 heures entre la prise des plantes et celle des médicaments.

Les personnes qui prennent des médicaments contre l’excès de cholestérol (en particulier les molécules de type statines) doivent se renseigner auprès de leur médecin avant de prendre de l’avoine. Les personnes qui ont un traitement anticoagulant ne doivent pas prendre de phytothérapie à base d’ail.

À savoir que ces traitements à base de phytothérapie contre le cholestérol sont réservés à l'adulte de plus de 18 ans, et déconseillés aux femmes enceintes et/ou allaitantes

Quelles sont les plantes anti-cholestérol ? 

Un certain nombre de plantes sont connues pour favoriser la protection du cœur et des vaisseaux ainsi que pour aider à la normalisation du taux de cholestérol. Ces plantes ont différents modes d’action visant à protéger le cœur, les vaisseaux et à faire diminuer le taux de « mauvais cholestérol », le cholestérol LDL. 

  • L’avoine, le son et le gruau d’avoine sont riches en fibres alimentaires solubles et en bêta glucanes, ce qui normalise les concentrations en « mauvais » cholestérol dans le sang. 

  • Le psyllium et notamment les graines de psyllium contiennent des fibres qui forment dans l’estomac un gel susceptible de fixer en partie les graisses contenues dans les aliments et de réduire ainsi l’absorption du cholestérol. 

  • L’ail aurait également une efficacité dans le contrôle du cholestérol sanguin et la régulation de la pression artérielle. 

  • Le lin et surtout l’huile de lin est particulièrement riche en acides gras polyinsaturés (acides gras oméga-3), ce qui conduit à l’utiliser en complément alimentaire pour la prévention des troubles cardiovasculaires, même si aucune étude de grande ampleur ne vient valider cette allégation.

  • Le fenugrec et le nopal sont 2 plantes qui peuvent être proposées pour diminuer l’absorption des graisses par l’intestin, du fait de leur richesse en fibres.

  • La lécithine de soja est un composé qui permet la solubilisation des corps gras. Elle favorise l'élimination par le foie des graisses en excès dans le sang et contribue à stabiliser le taux de cholestérol. Elle contribue aussi au bon entretien des artères. Cette molécule est cependant contre-indiquée pour les femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires ainsi que chez les hommes ayant des troubles de la prostate. 

  • Les stérols ou phytostérols désignent l'ensemble des composés de même structure dérivant des plantes, notamment les graines des oléagineux. Ils empêchent l'absorption du cholestérol LDL par les intestins et sa libération dans la circulation sanguine. Les phytostérols ont une structure proche de celle du cholestérol, c'est pour cela que ces composés entrent en compétition avec ce dernier au niveau de l'intestin et limitent ainsi son absorption. 

  • L’extrait de feuilles d’olivier contribue à réduire le taux de cholestérol et à un effet positif sur le système immunitaire. Il contient de l'oleuropéine, un puissant antioxydant qui neutralise les radicaux libres appartenant aux polyphénols. Il favorise la réduction du mauvais cholestérol et de l'hypertension artérielle.  

  • La levure de riz rouge est un champignon microscopique qui contient en fonction de son origine des quantités notables d’une molécule connue sous le nom de Monacoline K chimiquement identique à la lovastatine. Cette statine fait partie d’un arsenal thérapeutique contre le cholestérol dans certains pays, mais elle n’est pas utilisée comme médicament en France. Du fait de cette homologie avec des traitements de type statines, la levure de riz rouge possède une certaine efficacité pour réduire les taux sanguins de cholestérol LDL. À noter que cette levure de riz rouge doit impérativement être utilisée avec les mêmes précautions qu’un médicament et un suivi médical indispensable. Si des crampes, des douleurs musculaires, une sensibilité ou faiblesse musculaire apparaissent, alors une consultation médicale immédiate s’impose. Enfin, la levure de riz rouge peut avoir des interactions avec de nombreux médicaments, il faut donc impérativement en parler à votre médecin ou pharmacien. 

  • L’artichaut a également des propriétés intéressantes sur la santé digestive et notamment avec l’extrait de feuilles d’artichaut qui permet de diminuer le mauvais cholestérol de type LDL. 

Quelles autres mesures hygiéno-diététiques contre le cholestérol ? 

Des études récentes ont montré que les bons choix alimentaires peuvent faire baisser un taux excessif de cholestérol. Pour commencer, une modération des apports en lipides est à réaliser tout en privilégiant les acides gras mono-insaturés que vous trouverez dans l’huile d’olive, l’avocat, les noix de cajou et de macadamia qui représenteront 15 à 20 % de l’apport énergétique journalier. Les acides gras polyinsaturés contenus dans les noix, les pignons de pin, les graines de lin, l’huile de tournesol et de pépins de raisin remplissent des fonctions primordiales au sein de notre organisme. En tant qu’acides gras essentiels, ils doivent être apportés par le biais de l'alimentation. Enfin, les acides gras saturés présents dans les fromages ou le beurre ne dépasseront pas 12 % des apports énergétiques par jour. Il s’agira aussi d’éviter au maximum les acides gras utilisés par l’industrie dans les plats préparés type biscuits, gâteaux, viennoiseries, etc. 

Faire la part belle aux fibres alimentaires solubles telles que l’avoine, l’orge, le haricot blanc, le pois cassé, l’aubergine, la courgette, le brocoli, le pamplemousse, la fraise, la pêche, limite l’absorption des lipides et notamment du cholestérol. En outre, elles produisent des acides gras libres à chaîne courte qui diminuent la production de cholestérol par le foie. 

Si vous êtes végétarien, vous trouverez ces composants dans le germe et le son de blé, le sarrasin, l’huile de colza et d’olive, les légumes verts à feuilles, les noix et les graines de lin. 

Mémento anticholestérol : 

  • Manger plus de fruits et légumes frais, 

  • limiter la consommation de matières grasses d’origine animale, 

  • manger des produits laitiers demi-écrémés, 

  • boire au moins 1,5 litres d’eau par jour, 

  • limiter la consommation de caféine, 

  • diminuer la consommation d’alcool, 

  • bouger au moins 30 à 45 minutes chaque jour (marche, vélo...), 

  • arrêter de fumer, 

  • réduire son niveau de stress.   

Santé par les plantes : qui consulter ? 

Si vous souhaitez faire suivre votre taux de cholestérol, la première démarche est de prendre un RDV avec votre médecin traitant et de réaliser un bilan lipidique. Le médecin vous rappellera en première intention les règles hygiéno-diététiques à suivre. Ces règles pourront être éventuellement complétées par des compléments alimentaires à base de phytothérapie que votre pharmacien pourra vous conseiller. Il faudra toujours informer votre médecin des traitements complémentaires que vous envisagez de prendre avant de démarrer leur utilisation. 

Et, pour finir, n’oubliez pas que le bon réflexe quand le taux de cholestérol dépasse les taux conseillés n’est pas de commencer à prendre des médicaments. La règle, à quelques exceptions près, veut que votre médecin commence par vous recommander des modifications du régime alimentaire pendant 3 à 6 mois avant d’envisager tout autre traitement.

Rappelons que l’excès de cholestérol n’est pas une maladie en soi, mais un facteur de risque pour d’autres maladies du cœur et des vaisseaux. C’est surtout un excès d’une partie de cholestérol appelé le cholestérol LDL ou encore mauvais cholestérol qui favorise la formation de dépôts sur la paroi des artères. Ces dépôts provoquent peu à peu une perte de l’élasticité des artères et réduisent leur diamètre, ce qui augmente le risque de déclarer un infarctus, un AVC ou encore une artérite.