Parmi les nombreuses vitamines indispensables à notre organisme, c’est généralement l’apport par une alimentation équilibrée qui permet de couvrir tous nos besoins quotidiens. Si certaines vitamines sont contenues dans une alimentation spécifique, comme c’est le cas avec la vitamine C par exemple dans les agrumes, la vitamine D elle, est fabriquée en autonomie par notre corps et sa synthèse se met en place grâce à un élément essentiel : le soleil ! Alors faut-il donner de la vitamine D à un bébé dans la mesure où sa peau bien trop fragile ne peut être exposée au soleil ? En quelle quantité, pendant combien de temps et sous quelle forme ? Suivez tous les conseils de votre pharmacien pour pouvoir répondre à toutes ces questions et supplémenter bébé ou non en vitamine D en toute sécurité.
Les nouveau-nés ont-ils forcément besoin d’un apport en vitamine D ?
La vitamine D est indispensable pour la croissance et le développement du nouveau-né puisqu’elle joue un rôle important pour conserver les os et les dents en bonne santé.
Déjà au cours de la grossesse, même si les avis divergent en fonction de la Haute Autorité de Santé ou du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), une supplémentation en vitamine D est donnée, nécessaire à la construction des os du bébé. Cette supplémentation doit s’étendre quelque temps après la naissance et notamment un consensus existe pour la tranche des 18-24 mois de l’enfant, puis pendant les 5 premières années de l’enfant mais avec une supplémentation unique au cours d’un mois d’hiver.
Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nourrissons. Cependant, les quantités de vitamine D contenues dans le lait maternel ne sont pas suffisantes pour combler les besoins du bébé. Il est alors recommandé, et sur prescription médicale, de donner aux enfants allaités un supplément de vitamine D. Ce supplément sera poursuivi en attendant de pouvoir combler les besoins en vitamine D par le régime alimentaire diversifié. Ainsi la plupart des bébés allaités nécessitent un supplément de 400 UI (Unités internationales) une fois par jour et les bébés des régions du Grand Nord ou les bébés à la peau noire auront un besoin de supplément plus important à raison de 800 UI une fois par jour pour les mois d’octobre au mois d’avril.
Les bébés qui ne sont pas allaités et qui prennent des préparations lactées pour nourrissons n’ont pas besoin de supplément en vitamine D. En effet ces préparations lactées pour nourrissons sont déjà enrichies en vitamine D et ce de manière obligatoire depuis 1992. Cependant, là encore, les bébés des régions du Grand Nord ainsi que les bébés à la peau foncée devraient quand même recevoir une supplémentation vitamine D à hauteur de 400 UI par jour d’octobre à avril.
Quels sont les différents compléments en vitamine D disponibles ?
Il existe sur le marché de la pharmacie, plusieurs suppléments de vitamine D dont certains ne sont que sur prescription médicale mais d’autres sont en accès libre. Dans tous les cas demandez conseil à votre médecin et/ou pharmacien avant d’administrer de la vitamine D à un enfant. La plupart des suppléments à base de vitamine D pour les enfants sont sous forme liquide et si certains contiennent la dose de vitamine D dans une goutte d’autres contiennent la dose dans un millilitre. Il faut donc être extrêmement vigilant lorsqu’on choisit et qu’on donne un supplément de vitamine D à un enfant.
D’autre part, pour les enfants à partir de 4-6 ans, des complexes multi vitaminiques contenant aussi du calcium et d’autres vitamines nécessaires à la croissance sont proposés en pharmacie.
Alors faut-il supplémenter bébé avec de la vitamine D ? Oui mais jamais sans avis médical ! C’est une vitamine primordiale pour le développement de bébé et la prévention du rachitisme. Si sa synthèse se fait essentiellement grâce au soleil, comme il n’est pas question d’exposer la peau fragile de bébé aux rayons nocifs du soleil, une supplémentation peut s’imposer chez les bébés et notamment chez les bébés allaités. Dans tous les cas, il est important de demander conseil à votre pharmacien afin de ne pas réaliser de surdosage en vitamine D chez le jeune enfant.
Pour la supplémentation des adultes et des adolescents à partir de 15 ans, il existe également des formes commerciales en libre accès en officine, à prendre au quotidien ou sous forme de cures pendant les mois d’hiver de octobre à avril. Dans tous les cas, il est important de toujours demander conseil à votre pharmacien.
Sélection de vitamines pour enfants
Vos pharmaciens ont sélectionné pour vous des compléments vitaminés pour pallier aux carences de vos enfants. Ces compléments ne remplacent pas une alimentation saine et équilibrée et ne doivent pas être utilisés au long cours sans avis médical.
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Pour aller plus loin...
La vitamine D qu’est-ce que c’est ?
La vitamine D est une vitamine qui peut être apportée par l’alimentation et également synthétisée au niveau de la peau sous l’action des rayons UV du soleil. Mais la vitamine D c’est aussi une hormone dite stéroïde qui a une véritable action sur notre organisme par de nombreux métabolites actifs. En fait, le terme vitamine D est un abus de langage, car cela regroupe un ensemble de molécules différentes toutes dérivées du cholécalciférol ou vitamine D3 au départ.
Cette vitamine D est indispensable à la croissance du nouveau-né puisque elle :
- Permet l’assimilation du calcium et du phosphore au niveau des intestins pour supplémenter notre organisme.
- Assure la minéralisation des os, des dents en période de croissance.
- Joue un rôle dans la production hormonale harmonieuse.
- Permet une bonne différenciation des cellules du système immunitaire.
- Améliore le fonctionnement des muscles en renforçant la force musculaire et diminue ainsi le risque de chute chez les personnes âgées.
- Participe à la bonne santé cardiovasculaire grâce à une action sur le contrôle de la tension artérielle.
Mais c’est surtout chez l’enfant que l’apport de vitamine D est le plus surveillé car un déficit en vitamine D peut être extrêmement grave et conduire à une maladie appelée le rachitisme. En effet, un déficit en vitamine D peut conduire à une insuffisance d’absorption du calcium par les os. Plus concrètement, les os du crane peuvent devenir mous, ceux des poignets et chevilles s’élargissent et le signe le plus fragrant est un écart important constaté au niveau des genoux lorsque les pieds se touchent. Mais pas de panique, le rachitisme n’existe plus en France ou dans de très rares cas puisque une supplémentation est proposée aux nourrissons et que les laits 2ème âge et certains produits laitiers destinés aux enfants sont systématiquement enrichis en vitamines D depuis 1992.
Où trouver la vitamine D ?
La vitamine D est à la fois fabriquée par notre peau (2/3 des besoins) sous l’action des rayons UV du soleil et à la fois apportée par notre alimentation (1/3 des besoins). Elle est ensuite stockée et transformée dans le foie et le rein la métabolise ensuite en vitamine D active pour notre organisme. L’essentiel des apports en vitamine D provient des rayons du soleil. Cette source est bien sûr très variable selon l’exposition faite au soleil (saisons, régions d’habitation, brouillard, habillement, âge, surface corporelle soumise aux UV...) mais aussi selon l’épaisseur et la pigmentation de la peau car une peau claire fabrique 3 à 5 fois plus de vitamine D que les peaux foncées. Le rayonnement solaire agit sur les cellules de l’épiderme en provoquant une succession de réactions chimiques qui vont au final provoquer la synthèse de la vitamine D active. Il suffit généralement d’une exposition des bras, jambes, visage de 5 à 10 minutes 3 fois par semaine pour procurer la majeure partie des apports journaliers nécessaires en vitamine D. Cependant de nombreux facteurs entrent en jeu comme la couleur de la peau, la saison, l’indice UV, la latitude, l’altitude mais aussi la réverbération du sol. D’autre part l’utilisation d’une crème solaire en très grosse quantité avec un filtre minimum UVB de 10 empêche la synthèse de vitamine mais la dose de crème à appliquer est tellement importante que personne n’utilise une crème solaire à cette quantité-là !
ATTENTION : il n’est absolument pas possible d’exposer un nouveau-né au soleil à cause de la fragilité de la peau et de la dangerosité des rayons du soleil qui sont extrêmement nocifs pour les cellules cutanées du jeune enfant !
Au niveau alimentation, la vitamine D est présente dans les huiles de poisson et notamment dans les huiles de foie de morue, hareng, saumon, truite, thon, maquereau, anchois et sardine.
La vitamine D est également présente dans les œufs crus (jaune d’œuf) et dans les foies d’animaux : foie de veau ou de volaille.
Les végétaliens, qui ne consomment ni viande, ni poisson, ni œuf, ni produits laitiers sont à risque de carence en vitamine D car leur alimentation leur en fournit très peu.
Sous quelle forme donner de la vitamine D ?
Pour les bébés, c’est la forme de solution en gouttes à boire qui est la forme la plus utilisée et privilégiée. Mais PRUDENCE car des cas de malaises et de fausses routes ont été signalés chez des bébés après l’administration de médicaments à base de vitamine D. La mise en garde concerne notamment 2 médicaments : UVESTEROL D® et UVESTEROL ADEC® avec lesquels des cas de malaises sont survenus chez des bébés de moins de 6 mois. Pour éviter ces malaises, des précautions ont été formulées :
- Dans tous les cas, ne donner la vitamine D (comme toute forme liquide de médicament) qu’en position semi-assise : tête fléchie, posée sur le bras. L’enfant doit être bien réveillé.
- Placer la pipette contre l’intérieur de la joue et laisser l’enfant téter. Si ce dernier ne tête pas, administrer le produit lentement (goutte à goutte) pour laisser le temps à l’enfant d’avaler naturellement.
- Ne jamais allonger l’enfant immédiatement après lui avoir donné le médicament.
- Chez l’enfant prématuré, les gouttes doivent être diluées dans 2 à 3 ml de lait avant d’être donné dans une tétine 2ème âge(position débit lent).
- En cas de reflux gastro œsophagien, diluer les gouttes dans un peu d’eau ou de lait et l’administrer avec une tétine ou un biberon de faible volume.
- En cas d’administration du médicament pur, n’utiliser que la seringue fournie avec la spécialité.
Les autres seringues ne sont pas adaptées à l’administration orale pour les nourrissons et ne comportent pas la bonne dose.
Pas d’automédication !
Ne pas avoir recours à de l’automédication pour les compléments alimentaires ou de gélules à base d’huile de foie de morue ou de foie de poisson qui peuvent contenir de fortes quantités de vitamine D pour un enfant mais aussi de la vitamine A qui pourrait provoquer un surdosage toxique en vitamine A. D’autre part la vitamine D peut s’accumuler dans les graisses et le foie qui constituent de véritables réserves et en fonction des besoins de l’organisme celle-ci peut être remise en circulation. C’est pourquoi l’administration de vitamine D au quotidien doit uniquement être décidée par le médecin qui détermine alors la forme et le besoin ou non de supplémentation pour un enfant. En effet, un excès de vitamine D peut se révéler dangereux pour un enfant et occasionner différents troubles (constipation, vomissements, atteinte rénale, etc…)