En France et dans le monde entier, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 femme sur 2 sera concernée par les fuites urinaires au cours de sa vie et 68% n’en parle pas à leur médecin. Sûrement parce que l’on pense que les périnées paresseux sont réservés aux maisons de retraite. Pourtant, les fuites urinaires concernent aussi bien les femmes que les hommes, tant les jeunes filles que les seniors. Il y a bien sûr des facteurs de risque affaiblissant le périnée comme l’obésité, l’accouchement, la ménopauseou encore les sports à impact. Alors il est temps de lever le voile et le tabou encore bien tenace de nos jours sur l’incontinence et d’adopter enfin les solutions qui vous conviennent !
De quel type d’incontinence urinaire souffrez-vous ?
- - L’incontinence urinaire d’effort : c’est une fuite involontaire des urines qui n’est pas précédée d’un besoin d’uriner et qui survient à l’occasion d’un effort même minime : tousser, sauter, courir, rire, éternuer, soulever des charges ou toute activité qui augmente la pression abdominale.
- - L’incontinence urinaire par impériosité : la fuite urinaire est précédée d’un besoin urgent et incontrôlable d’uriner. On parle également de vessie hyperactive.
- - L’incontinence mixte regroupe les 2 types de symptômes précédents.
- - L’incontinence par regorgement ou le phénomène de trop plein s’exprime par des fuites d’urine incontrôlées car la vessie est trop pleine. Ce trop-plein peut s’expliquer par un obstacle à la vidange de la vessie et la personne a alors des difficultés à uriner et la vessie ne peut se vider totalement.
- - L’incontinence fonctionnelle : elle est liée le plus souvent à l’âge avancé et à la perte de tonicité des muscles du périnée et au relâchement du sphincter le tout combiné à une difficulté de mobilité rencontrée souvent chez les personnes âgées pour atteindre les toilettes.
Quels sont les traitements de l’incontinence urinaire ?
Les traitements médicamenteux de l’incontinence
Un certain nombre de médicaments peuvent être proposés en fonction des types d’incontinence observés. Certains médicaments permettent de réduire les contractions de la vessie (antispasmodiques) et sont donc surtout proposés dans l’incontinence de type impérieuse dite d’urgence. Ce sont des médicaments sur prescription médicale obligatoire de type anticholinergiques: oxybutynine (Ditropan®), flavoxate (Urispas®), et plus récemment solifénacine (Vesicare®), chlorure de tropsium (Ceris®)…Un de leur principal effet secondaire est la sècheresse de la bouche qui peut inciter les patients à boire plus mais les molécules plus récentes ont une plus grande sélectivité pour la vessie que pour les glandes salivaires et provoquent donc moins d’effets secondaires.
Au moment de la ménopause un traitement local aux œstrogènes peut aider à réduire les symptômes : une hormonothérapie qui doit être discutée avec le médecin mais elle permet d’améliorer les incontinences d’effort de façon notoire.
Les traitements naturels contre l'incontinence urinaire
Enfin des médecines plus « naturelles » peuvent être proposées comme de l’homéopathie : Vessie D8 en ampoule est traditionnellement utilisée pour traiter l’incontinence liée à l’âge. En phytothérapie, les plantes peuvent être indiquées pour la prévention des infections urinaires à répétition et pour des vessies hyper actives, c’est l’ortie jaune qui peut être traditionnellement utilisée. Demander conseil à votre pharmacien.
Les techniques de rééducation
La rééducation périnéale est principalement destinée à renforcer les muscles du périnée et constitue le traitement de première intention pour l’incontinence urinaire d’effort et peut être envisagée en complément du traitement médicamenteux en cas de vessie hyperactive. Cette rééducation donne des résultats très positifs puisque 80 à 90% des femmes souffrant d’incontinence d’effort sont soulagées par ces techniques. Cette rééducation peut se faire par un kinésithérapeute, une sage-femme mais également soi-même à domicile avec des sondes (sonde connectée EMY) ou jambières de stimulation électriques (Innovo) Plusieurs techniques peuvent être proposées par kinésithérapie pure, par électrostimulation ou par des techniques de biofeedback.
80579,47750,De la rééducation comportementale peut aussi être proposée pour modifier un comportement mictionnel ou des habitudes de boissons anormales. Enfin de la neurostimulation ou l’utilisation de la toxine botulique sont des techniques envisagées mais qui ne font pas encore l’objet de consensus bien établis. Demander conseil à votre médecin ou à votre urologue.
Le traitement chirurgical de l’incontinence
Le traitement chirurgical peut avoir plusieurs indications en cas d’incontinence chez l’homme ou la femme : lever un obstacle des voies urinaires, restaurer le positionnement des différents organes, intervention sur l’urètre ou la vessie, mise en place de ballons ajustables pour comprimer l’urètre et la vessie ou encore implantation de bandelettes sous urétrales en cas d’échec après la rééducation périnéale.
Comment prévenir l’incontinence ?
Les mesures préventives de base
- Le poids de santé : à conserver ou à retrouver car cela évite la pression constante que le surplus de poids exerce sur la vessie et les muscles qui l’entourent.
- Renforcer les muscles du plancher pelvien avec des exercices de renforcement spécifiques et l’aide d’un kinésithérapeute spécialisé.
- Prévenir et soigner troubles de la prostate.
- Prévenir la constipation.
- Prévenir les infections urinaires. Attention aux aliments irritants : en effet certains aliments comme les agrumes et les jus d’agrumes (orange, pamplemousse), le chocolat, les tomates ou encore les plats épicés font partie des produits irritants de la vessie et ils en stimulent la contraction. Pour les mêmes raisons, il est conseillé de réduire sa consommation de café et thé et de diminuer ou supprimer la consommation d’alcool.
- Attention aux talons hauts : et oui les talons peuvent modifier le rapport de force entre les muscles dorsaux et les abdominaux et cela peut créer un déséquilibre de la statique pelvienne et donc fragilise le périnée : donc à plat le plus souvent possible !!
- Ne pas se retenir car forcer son périnée est néfaste à son maintien et la technique du stop pipi est très controversée, en parler à votre médecin ou spécialiste.
- Consultation du médecin généraliste ou du médecin urologue si besoin.
Les facteurs de risque ou favorisants
- - L'hygiène de vie : sédentarité, tabagisme (toux chronique), anxiété, consommation excessive de liquide (supérieur à 2,5 litres par jour), café, thé, alcool…
- - Le surpoids : une pression constante est exercée sur la vessie et les muscles du plancher pelvien ce qui les affaiblit.
- - La constipation chronique (qui entraine une sollicitation très forte du plancher pelvien et abdominal).
- - Le manque d’activité (muscle pelvien et abdominaux pas assez gainés) ou excès d’activité sportive (muscle du plancher pelvien trop sollicités).
- - Le post grossesse ou le stade de la ménopause (à cause de la chute hormonale en œstrogène).
- - Les médicaments surtout si plusieurs sont associés : diurétiques, sédatifs, laxatifs…
- - Les troubles neurologiques.
- - Les interventions chirurgicales lourdes ou intervention sur l’abdomen.
- - L’âge
- - Les maladies diverses : troubles de la prostate, maladie de Parkinson…
Pour aller plus loin...
Tout sur l’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire, qui est souvent appelée fuite urinaire dans le langage courant, correspond à des pertes incontrôlables et involontaires d’urine qui se produisent le jour et/ou la nuit. Selon le mécanisme de survenue de cette incontinence, on distingue plusieurs types d’incontinence. Elles sont toutes liées à un dysfonctionnent du système urinaire.
Comprendre l’appareil urinaire
Appareil urinaire chez la femme
Appareil urinaire chez l’homme
La formation et l’excrétion de l’urine suit tout un parcours qui débute au niveau des reins là ou l’urine est produite. L’urine s’écoule alors par 2 conduits (les uretères) vers la vessie. Lorsque la vessie se remplit, à partir d’un certain volume de remplissage, le besoin d’uriner apparait. Le sphincter de l’urètre et les muscles du périnée se contractent alors pour empêcher la fuite de l’urine. Lorsque l'on urine, le sphincter se relâche volontairement et les muscles de la vessie se contractent, permettant l’évacuation de l’urine : c'est la miction. Celle-ci, quand elle est contrôlée, peut être stoppée volontairement par une contraction du sphincter de l’urètre et des muscles du périnée. Un dysfonctionnent de ce système urinaire peut entrainer une incontinence.
L’incontinence : causes et les facteurs de risque
Parmi les personnes atteintes de fuites urinaires il est possible d’avoir affaire à :
- De jeunes mamans ayant accouchées récemment.
- Des hommes jeunes à activité sportive trop intense.
- Des adolescents souffrant d’énurésie nocturne.
- Des hommes de 50 ans atteints de troubles de la prostate.
- Des jeunes personnes atteintes de troubles neurologiques.
- Des personnes âgées par atteinte de la tonicité des muscles et des problèmes de mobilité.
De très nombreuses causes peuvent être à l’origine d’une incontinence urinaire chez ces personnes : il peut s’agir d’obstacles sur les voies urinaires, de séquelles de chirurgie, de maladies neurologiques… Mais aussi de nombreux facteurs de vie favorisent également les fuites urinaires : accouchements difficiles, constipation chronique, surpoids ou encore certains médicaments.
Les causes de l’incontinence urinaire d’effort
- - Chez la femme : il peut s’agir de grossesses multiples et accouchements difficiles ou compliqués (assistés par ventouses, forceps, déchirure périnéale..), ou d’intervention chirurgicale de l’abdomen ou du petit bassin.
- - Chez l’homme : il peut s’agir de séquelles de chirurgie de la prostate ou de toute intervention chirurgicale de l’abdomen ou du petit bassin.
Les causes de l’incontinence urinaire par impériosité
Il peut s’agir d’infections urinaires à répétitions telles que des cystites, des pyélonéphrites, ou d’augmentation du volume de la prostate chez l’homme : adénome de la prostate, cancer de la prostate, d’une maladie neurologique comme la sclérose en plaque, la maladie de Parkinson, etc…
Les causes de l’incontinence urinaire par regorgement
Il peut s’agir de tout obstacle à l’écoulement de l’urine par un blocage total ou partiel de l’urètre, de maladie ou d’un traitement qui distend la paroi de la vessie (diabète par exemple).
Alors les fuites urinaires un tabou ? Non plus vraiment puisque des grandes marques communiquent dessus en proposant des protections adaptées au quotidien pour vivre sa vie normalement sans craindre de danser, sauter, courir ou éternuer…
En effet des avancées technologiques dans la maitrise des flux, des volumes d’urine perdus, l’adaptation physiologique à l’homme ou la femme et le masquage des odeurs ont permis de proposer à chacun une solution de protection adaptée : du très fin protège-slip à un sous vêtement complet et intégral.
Des sondes de rééducation pouvant être utilisées à domicile de manière très simple et très ludique avec ou sans son smartphone permettent de rendre moins contraignant la prise de RDV chez une kinésithérapeute ou une sage-femme spécialisée. Ces sondes de rééducation du périnée donnent d’excellents résultats avec seulement 5 minutes d’utilisation 3 fois par semaine.
Cependant le sujet reste quand même très peu abordé par des patients qui éprouvent beaucoup de gêne à expliquer leurs symptômes. N’hésitez pas à en parler à votre pharmacien et à consulter votre médecin dès l’apparition des premières fuites urinaires.
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